Articles

Affichage des articles du mai, 2009

Tango d'une hystérique

J'ai les amorces de quoi brûler la mèche Mais j'suis en panne en panne des sens Sens interdit ou sens unique Sensiblerie sans trop s y croire Bourrée d'regrets et d'idées noires J'avance paumée sur les boulevards Boulevard du rêve et de l'inconnu J'hesite souvent un peu pimbêche Bêche le sens sensuellement M'en voudrez-vous sérieusement De n'etre pas lumineuse D'parfois jouer les emmerdeuses Soeur Nicotine et frère Absinthe C est du pur spleen de la requinque D'la soif de vivre et à pleins bras Des heures lascives des feux de joie J'y tourne en rond j'y temporise Ou m'y dechire souvent m'y brise Dur dur dur d'vivre à fleur de peau Peau de pêche ou peau froissée Passablement envahissante possiblement absente C'est jour de foire dans mes tiroirs J'vous defends bien d aller y voir Un grand trou blanc dans une nuit noire Si on m'pousse à bout qu'on m'exaspère Qu'on me baillonne où que je manque d'ai

Minute papillon !

Ce papillon qui voletait , nonchalant d'insouciance , à tes côtés : tu l'as cloué ... Il ne t'ecoutait pas assez ni ne rendait hommage à ta si belle intelligence . Tu l'aurais voulu chenille parmi les buissons sauvages et muets qui consolaient ton irrépressible peine mais lui , ne songeait qu'a se poser de fleur en fleur . Ce confident ingrat , tu le montrais dorénavant à la visite en confiant faussement detachée et vaguement desolée que ton filet en embuscade n'avait su résister à la vue de ce coquelicot en vol ...Et puis , un beau matin , tu as trouvé dans le cadre ces quelques vers inconnus : Si les anges volent C'est qu'ils se prennent Eux-memes à la legère ... Perplexe , tu t'interroges encore : les papillons ont-ils plusieurs vies ?

fièvre et cendres

Pas de voilette à ton chapeau Et pas de masque pour ton Pierrot Pas de guepière ni de bas noirs On fait relâche au promenoir Cotillon simple et souliers plats La belle au bal est sans appas Compte ses sous prend un vestiaire Le jarret souple du swing dans l'air Regarde-les comme ils sont beaux L'haleine fraiche le mot réglo L'epi rebelle mais sans mystère Les jeans impecs et l allure fière J'irai le chercher pâle et tendue Le regard ivre presque decue Ils se dehanchent du bout des hanches

Nous n'irons plus au bois

Aurait-il fallu rester à la lisière du bois plutot que de s'y engager ? Bien fol equipage que celui d'un petit poucet sans cailloux et d'une cendrillon aux pieds nus ! Entre les parties de cache-cache , les innocentes réparties et les haleines parfois melangées , ils n'ont pas vu le jour décliner , le ciel s'assombrir ... Aux courts instants d'enfantine insouciance ont succedé ceux de frayeur et de reproches . Ils ont tout de même fini par retrouver le chemin du retour faisant le deuil d'une complicité ancienne . Désormais , ils se croisent , naturel en poche et regards qui vacillent . L'une n'a plus de coeur à perdre , l'autre guette le redoux sans trop y croire et le vent continue de crier à l'absurde . Les grands méchants loups ne sont plus ce qu'ils étaient . les petits chaperons rouges non plus ....

L'outrage des miroirs

Dites-moi beau cavalier inconnu que je suis belle à en faire frémir le silence . Que jamais je ne vieillirai et toujours conserverai l'age de mes premiers emois ... Vivre dans le mensonge n'est pas une sinécure mais dans l'étreinte , le vertige des sens , on oublie jusqu'à son nom ; pourquoi pas le mensonge ? Prises sur le fait nous nierons encore et toujours et n'allez pas en conclure , doux sire , que nous sommes de mauvaise foi : nous serions plutôt , voyez-vous , sans foi ni loi , exception faite de l'elu du moment qui , lui , au moins , a le merite de la nouveauté . Dites-vous bien qu'accepter la verité , ce serait accepter que nos cheveux grisonnent , que notre corps et sa mémoire ont des ratés ,que nos hanches s'épaississent, que nos dents se déchaussent et que notre haleine , malgré les brossages repétés , n'est plus de première fraicheur . Chassons vite ce cauchemar , vivons le désir , seule source de jouvence et si nous tardons à nous en a

Frappe chirurgicale

Il n'avait pas commis de crimes Blanchi d argent renie ses frères Ses grands yeux bruns vers le désert Appareillaient pour le mystère Il ne joue plus et il attend L'age de raison sans un frisson Chateau de sable ou porte-avions Il ne sait plus le ciel lui ment Partis semer la haine semer la mort Ils en revinrent sans un remord La fleur aux lèvres sang sur les mains Paroles mièvres rires d'assassin Les drapeaux claquent la garde défile L'amerique craque le monde vacille Ecrans muets discours tronqués L air est vicié où respirer Bête aux abois n'a plus de toit Dans la nuit froide porteuse d'effroi Sueur aux flancs, mort dans le vent

La chinoise et l'Everest

La verité , c est que je l'ai revue ... J'ai beau eu jouer les fanfarons , me persuader que tout continuait comme si de rien n était , prétendre que son absence n'en etait pas une , que je saurais me passer d'elle sans que les regrets ne me cisaillent le ventre . j ai perdu , vieux frère ...Dés qu'elle a recommencé à se confier , j'ai senti ma resistance fondre , les barrières revoler et ce salaud d'espoir s'engouffrer dans la brêche . J'étais pourtant bien prévenu et je me faisais peur ( c'est de moi d'ailleurs dont j'ai le plus peur ; les autres m'indifferent ou me touchent mais ne m'effraient pas ) . Je savais bien dans le fond être reste le même qu'a vingt ans , ce même mordant de la tenaille , cette même fragilite insouciante de l'enfance . Que veux-tu , on ne se refait pas ... Je serai toujours piètre gestionnaire des mes élans et accepte de vivre avec . Tu sais, quand on s'est retrouvés dans ce bar enfumé au mil
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image

L'une et l'autre

Image
L'une avait des seins comme des obus qui pointaient vers le désir ; c'etait une sauvageonne sans foi ni loi , une amante insatiable qui déclinait sur tous les modes l'art d aimer . Elle aimait garder longtemps, en elle, le foutre après l amour , avec cette ferveur un peu idiote des premières communiantes . C etait une paienne d'or et de sang dont toujours le visage , au moment ultime , prenait ce teint diaphane de madone . Elle disparaissait parfois sans crier gare , sans note ni faire- part pour des heures secrètes , frappées du sceau de l'interdit puis revenait , sourire en coin , innocente et farouche , guérilla incessante et louche : on a les guérillas que l'on peut quand on a la mort en bouche . Son mal de vivre , elle le jouait sur scene , fardée , avide d'oubli et de gloire . Elle m'aurait voulu Merlin pour chasser ces demons sournois , effacer ces barbeaux sur le tableau noir d'une enfance ratée et sordide . Pour la bercer , je lui chantais

Garde-fou

Avec Jules , souvent , dans la cour , nos regards se croisent et mine de rien . on se dirige subrepticement vers la porte , en laissant les grands arranger leurs affaires . On part bambocher dans la ruelle en retrouvant les rites d une fête foraine disparue . L'oiseau ne chante que pour nous et les chats nous confient leurs secrets . On envoie chier , c'est fatal , les chiens hurleurs en leur balancant au passage des bye bye ironiques . Passage obligé aussi chez l'arabe du coin pour quelques tranches de plaisir . On s'asseoit alors avec nos trésors , chips pour Jules , broue pour l ancêtre et on se raconte nos salades ou on reste placidement silencieux , c est selon ... Nous est meme arrivé d'inviter une petite fille de notre connaissance en ralant des fois parce qu elle nous faisait attendre ou qu'elle nous demandait de faire la course pour l'épater . On préfère de loin grimper dans les arbres pour essayer d'y trouver cette fameuse clé des songes . C

Bouddha en camisole

Tu avais peur de mon amour , te méfiant du doucereux sommeil de la conscience , ce canapé affaissé du simulacre . Nous partagions la même exigence de verité et celle ci ne va pas sans coups ni morsures ; l'amour sans lendemain ni peut-être au bout des ongles . Nous ne semblions nous rejoindre que dans le rire ou l'oubli , oubli de ces taches qui nous attendent comme autant d'obligations malvenues , concessions au doigt posé sur la copie de l écolier . Nous nous inventions la faute imaginaire et passions notre temps à l expier . Ce putain de mortier religieux qu'ils nous ont fourré dans le crane n est pas près de disparaitre . Tant que cet ecureuil continuera de nous gruger la caboche , nous nous résignerons a ne pas vivre . Retrouver l'etat du lobotomisé , voila le vrai defi!

Insurrection

Nous sommes les horlogers fous d un pays dont les pendules ne cessent de se détraquer ...Ils nous voulaient strapontins avachiés devant les ecrans truqués où leurs mannequins poudrés cultivent la haine et le mensonge .Et si pourtant au creux de nos peurs la raison vacille , si la gomme a effacer l'amour vient vider la page autrefois pleine , nous continuerons à nous inventer , à rebours , de la nostalgie et de l absurde pour combattre le dégout ...Doigts tachés d'encre et coeurs nus pour affronter cette vie qu'on voudrait nous voir caresser dans le sens du poil sous peine qu'elle ne nous griffe . Nous sommes et resterons poétiquement incorrects , ne feront jamais partie d'aucun cenacle , d'aucune chapelle et si notre liberté devait commencer où finit celle d'autrui , nous passerons notre tour , notre chemin ... Nous ne céderons devant aucune illusion non plus . Nous avons trop présents à la mémoire cette marée de ventres vides et gonflés, cette muraille de p

Non merci !

Combien d'heures passées à n'être que l'etron de service , flottant placide dans la cuvette et n'attendant qu une chose : que retentisse la chasse d'eau souveraine ...Faire sa place au soleil , se tailler un destin , vaincre l adversité : autant de mots d'ordre propres à faire fuir les plus courageux d'entre nous ...Nous ne refusons pas le combat , il n'en vaut tout simplement pas la peine .Etre de la soldatesque , non merci ... Garde-champêtre , peut être , à condition de pouvoir laisser fuir les braconniers et les lapins , humer les fleurs , dénicher des sentes secrètes et siffloter sur le chemin du retour ...

Dissidence

Je suis entré en dissidence Le jour où j'ai vu la ville crever de silence Je pensais avoir le coeur blindé Ton bref regard l'a explosé La main tendue que nargue le vide Cette paleur que soulignent les rides J'detournais les yeux un peu gené J'faisais semblant d être pressé T'as pas eu d'veine chez les salauds T'etais trop franc ou bien trop sot Au bar d'la haine jamais l'bon mot Ils ont fini par t'faire la peau Sur les trottoirs d'la dérive flottent les remords Et rue d'la soif ca sent la pisse , ca sent la poisse Le manque de vivre et puis l'angoisse Souv

Angoisses de penderie

Dans le vestiaire rouillé de leurs passions-eclairs j'etais devenu cet imper défraîchi ayant connu des jours meilleurs ...Suspendu au cintre , je flottais doucement dans le vide ...J'entendais la vieillesse pousser au fond de moi , croissant d'amertume dans un ciel chagrin . Corned beef du doute , la realité se faisait filandreuse , vase ecaillé où achevaient péniblement de faner des bouquets jadis en goguette ...Des étoiles , j en avais pourtant plein la cervelle et puis , par dessus tout , une irrepressible envie d'aller rire sous les saules pleureurs .

Du clou à l ombre

Si dans le coeur des hommes s'infecte la blessure Si le reve de l'enfant tourne à l'aigre , tourne à l'ogre Si on se sent clou qui dépasse sous une pluie de marteaux Chien qui hurle dans crane et tripes Faudra t-il baisser les bras Ou connaitre le secret des pierres pour chasser l'amertume Et finir par aller s'asseoir dans ce parc Au beau milieu des rires , pépiements et serments d amour Ombre immobile à l'ennui sans désir

Coeur à vendre

J'avais pris une grande decision ...Il ne me convenait mais alors plus du tout ! Ce crétin s'enflait en de risibles occasions , s arrêtait subitement quand il lui aurait fallu battre la chamade , saignait à tout bout de champ et commencait même parfois à laisser s'echapper un sifflement de reptile ! J allais le rapporter puisque toujours sous garantie et m'en choisir un a toutes epreuves , blinde comme il le faut , un a la precision maniaque d horloger suisse . Celui-la au moins ne me jouerait pas de mauvais tours et se fondrait dans la masse . Pour ce qui était de l'ancien , pas de problèmes ; une légère mise au point et il serait parfait pour une adolescente à l'age de ses premieres amours . Je le voyais déjà , en vitrine , dans son écrin , attirer la convoitise des regards : COEUR A VENDRE-EMOIS CERTIFIES-POSSIBILITE DE REPRISE ....

Irrespect courtois

Tu as tissé la toile de mes songes , la nuit est tombée , je les ai perdus de vue . J ai fait du café , imaginé les mots qu'il aurait fallu dire , envoyer ou bien taire ; longtemps après l'odeur d'encens flottait encore . Je rêvais juste de jonques en ombres chinoises , de cerfs-volants agités par une myriade d'enfants nus , de pipes d'opium se consumant au rythme des derniers cris dans la nuit naissante de Benares ....J'ai alors senti ma queue se durcir , defouraillé l'engin avec doigté,expertise - celle des grands séducteurs - pour finir par lâcher un dommage sinistre et idiot qui n'a pas semblé émouvoir la marionnette de Camille adossée au mur sur la commode d'époque. J'aurais tant voulu retenir ces filaments d'illusion , cette trainée de poudre surgie de l'ombre , fugace et souveraine pour rester longtemps encore dans le regard de l'enfant saisi d un respect innocent . Las , plus personne ne chante l'amour , la nature : la vi

Vaudou sentimental

(Peu avant la clôture , après quelques réactions sporadiques , l excédent de titres à la vente a provoqué le découragement et le manque d'entrain des deux parties . La depression a regné jusqu'a la fermeture ...) J'avais amené des roses , des mots , du vin , de précieux bibelots et aussi , qui sait , un peu de soleil. Je lui ai tu pour ne pas la voir s'assombrir : le dégout , la colère , l'angoisse , le désir insidieux et feint d'ignorer ces très etranges poupées au visage deformé par la solitude et le ressentiment... Je lui ai laissé les mots , les roses , les précieux bibelots et toujours , peut-être , un peu de soleil ... Et j'ai remporté le doute , la colère , l'angoisse , le désir insidieux en décapitant au passage les étranges poupées pour ne garder au coeur que la tres secrète et tres sainte haine des fouets et cachots d'enfant ainsi que le souvenir fugace d'un regard d'abandon , d'un rire parfois mutin ...