L'une avait des seins comme des obus qui pointaient vers le désir ; c'etait une sauvageonne sans foi ni loi , une amante insatiable qui déclinait sur tous les modes l'art d aimer . Elle aimait garder longtemps, en elle, le foutre après l amour , avec cette ferveur un peu idiote des premières communiantes . C etait une paienne d'or et de sang dont toujours le visage , au moment ultime , prenait ce teint diaphane de madone . Elle disparaissait parfois sans crier gare , sans note ni faire- part pour des heures secrètes , frappées du sceau de l'interdit puis revenait , sourire en coin , innocente et farouche , guérilla incessante et louche : on a les guérillas que l'on peut quand on a la mort en bouche . Son mal de vivre , elle le jouait sur scene , fardée , avide d'oubli et de gloire . Elle m'aurait voulu Merlin pour chasser ces demons sournois , effacer ces barbeaux sur le tableau noir d'une enfance ratée et sordide . Pour la bercer , je lui chantais ...
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